Photo
HAULOT Henri
déporté le 6 août 1944
Mort pour la France
à Hamburg-Neuengamme

Henri Léon Joseph HAULOT naît le 13 mai 1899 à Paris, dans le 14ème arrondissement.

Il est fils de Léon Marie François, vingt-et-un ans, facteur aux Halles, et Juliette POTTIN, vingt-deux ans, journalière. Ses parents ne sont pas mariés.

De son enfance, je ne connais rien, sauf que son père se marie le 24 novembre 1911, à Concarneau(29) avec Marguerite CHACUN.
Il a deux demi-frères, mais, les a-t-il connus, rencontrés ?...

Au recensement de la classe 1919, Henri déclare comme surnom "Ducreux". Etonnant ? Pas tant que cela... Une Juliette POTTIN, née en 1876, année possible de naissance de la mère de Henri, a épousé le 9 octobre 1901, un certain DUCREUX à Saint-Rémy-la-Valle (77). Juliette est née en Seine-et-Marne, département limitrophe de celui de la Seine. Beaucoup de coïncidences... Cependant, sur cette fiche matricule les parents de Henri sont enregistrés comme habitant Seine-Port... Là, étonnement ! Léon, le père de Henri, se marie en 1901 à Concarneau (29) puis va s'installer à Orléans (45) où naîtront deux enfants dont l'un se mariera en 1925 à... Nantes (44) ! Bien loin de Seine-Port... Mais, Henri, lui, habite Seine-Port.

Incorporé à compter 15 avril 1918 au 31ème Régiment d'Infanterie à Melun. Passé à la 5ème Section de Commis Ouvriers d'Administration le 10 février 1919.
Le 2 juillet 1919, à Seine-Port, Henri épouse Germaine PLACET.
Renvoyé dans ses foyers le 21 mars 1921. Certificat de bonne conduite "Accordé".
Rappelé sous les drapeaux le 4 mai 1921.
Campagne contre l'Allemagne du 15 avril 1918 au 23 octobre 1919.
Occupation Pays Rhénans du 19 mai au 4 juin 1921.

En 1922, le couple réside à la Ferté-sous-Jouarre (77) avec leurs deux enfants Jean et Jeannine.

En 1924, Henri et sa famille sont de retour à Seine-Port, la famille s'est agrandie avec la naissance de Guy. Deux ans plus tard, la famille part s'installer à Machault (77), puis rentre à Seine-Port l'année suivante pour repartir deux ans plus tard à Machault ! En 1931, la famille se fixe, pour six ans, à Blandy-les-Tours (77) où naissent les trois derniers enfants : Gérard, Nicole et Daniel.

Il est libéré définitivement de toute obligation militaire le 26 octobre 1936, comme père de 6 enfants.
1937, c'est le retour définitif à Seine-Port, où la famille s'installe rue Desmazures-Mentienne.

Et puis, la seconde Guerre Mondiale éclate. Henri s'engage dans les Forces Françaises de l'Intérieur le 15 mai 1941, dans le groupe de l'Organisation de la Résistance "Front National" de Ponthierry (77). Comme dans l'armée, il commence avec le grade de 2ème classe, son Capitaine est le Capitaine BOUTET. Henri participe activement à la campagne "anti allemande" en distribuant des tracts, des journaux clandestins. En 1944, il sauve et héberge un aviateur américain. Pour cette action, il est arrêté le 15 juin 1944 ; de quelle manière les allemands ont-il eu l'information ? Sûrement par dénonciation mais peu importe aujourd'hui, les faits sont là !

Henri est interrogé, torturé, par la Gestapo à Seine-Port même. Puis "inanimé, enveloppé dans une couverture" il est transporté et interrogé à Melun, puis à Fontainebleau. Malgré la torture, Henri ne parle pas ! Il est déporté au camp de Hambourg-Neuengamme (Allemagne) où il décède le 28 novembre 1944.

Le 8 janvier 1948, le Capitaine Lucien BOUTET atteste de la présence de Henri HAULOT au sein des F.F.I, comme membre actif de notre Groupement, arrêté en Juin 1944 pour acte de résistance a été déporté en Allemagne, n'est pas revenu".

Le 21 septembre 1949, la Commission départementale F.F.I. de Seine-et-Marne donne cet avis : "Résistant depuis mai 1941, au groupe de Ponthierry. Participe activement à la lutte contre l'occupant. Arrêté à la suite du sauvetage d'un aviateur américain, il fut torturé mais refusa malgré la souffrance de dénoncer ses camarades. Déporté à Hambourg-
Neuengamme où il est décédé le 28 novembre 1944".

La Commission émet un avis favorable pour que Henri Léon Joseph HAULOT reçoive la Médaille Militaire. De même, les avis de la commission de Versailles (78), le 18 septembre 1950, et celui du liquidateur du "Front National", le même jour, sont totalement favorable et appuient la demande de remise de décoration.

Germaine PLACET, la veuve de Henri, reçoit un courrier du Ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre lui annonçant la reconnaissance de "Mort pour la France" de son défunt mari, reconnaissance au titre du décret n° 452717 du 2 novembre 1945.

Le 20 juin 1950, le Secrétariat d'Etat aux Force Armées "Guerre" adresse, à Germaine PLACET, un certificat d'appartenance à la Résistance Intérieure Française concernant son défunt mari, Henri HAULOT. Le 26 septembre de la même année, Henri est nommé Sergent par homologation note n° 4400 avec prise de range effective du 9 juin 1944.

Le 15 juillet 1952, le Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre attribue le titre de Déporté-Résistant à Henri HAULOT. Dans les conséquences de cette attribution, il y a :
- La reconnaissance comme service militaire du temps passé en internement et en déportation avec octroi de la campagne simple aux internés et la campagne double aux déportés, majorée d'un an pour les décédés en déportation.
- L'attribution de médaille à titre posthume pour les personnes décédées en déportation.

Sculpture
Sculpture de Françoise Salmon au camp de Neuengamme.

Antequam, la Généalogie...
Christiane MENOT